
Kamel KABTANE et Azzedine GACI
Le prĂ©sident de la RĂ©publique a dĂ©cidĂ© dâaider les musulmans de France Ă mieux restructurer lâorganisation du culte musulman. Cette initiative que nous attendions depuis fort longtemps nous rĂ©jouit.
Lors de la mise en place du CFCM en 2003, les musulmans avaient placĂ© tous leurs espoirs et toutes leurs ambitions sur cette instance qui devait les reprĂ©senter, les dĂ©fendre et ouvrir la voie Ă des nouvelles initiatives notamment en ce qui concerne la formation des imams. Malheureusement, aprĂšs 15 annĂ©es dâexistence, tout le monde se pose des questions sur le rĂŽle de cette instance qui ne peut se prĂ©valoir dâaucune grande rĂ©alisation.
Le temps est venu de dresser le bilan dâune dĂ©cennie mouvementĂ©e et de tirer des leçons de cet Ă©chec qui a fini par dĂ©sespĂ©rer les musulmans de France et les Ă©loigner progressivement de cette structure. En effet, depuis 2003, les responsables du CFCM et des CRCMs ont laissĂ© sâinstaller au sein de la communautĂ© musulmane, et en particulier les jeunes, le sentiment selon lequel, ils ne seraient que des gestionnaires intĂ©ressĂ©s du culte musulman et les ambassadeurs dâintĂ©rĂȘts Ă©trangers.
Aujourdâhui, nous pensons que la structure de reprĂ©sentation des musulmans de France, doit Ă©merger dâeux-mĂȘmes, dâen bas, au niveau dĂ©partemental. Quoi de mieux que le dĂ©partement oĂč les diffĂ©rentes associations cultuelles et culturelles qui se connaissent pourraient travailler ensemble, rĂ©flĂ©chir ensemble et avancer ensemble autour de projets communs dans une structure reprĂ©sentative des musulmans du dĂ©partement et Ă©chapper ainsi Ă toute emprise des pays dâorigine.
ParallĂšlement Ă cette reprĂ©sentation au niveau dĂ©partemental, la crĂ©ation dâun Conseil thĂ©ologique des imams leur donnera lâoccasion de sâexprimer publiquement et de maniĂšre indĂ©pendante pour apporter la voix qui manque tant, aux instances reprĂ©sentatives actuelles.
Ces structures dĂ©partementales pourraient alors dĂ©signer par cooptation leurs membres dans les institutions rĂ©gionales et nationales, et favoriser ainsi une alternance pour sortir de lâimmobilisme. Cela permettra surtout de faire Ă©merger une reprĂ©sentation fondĂ©e non pas sur lâorigine nationale mais sur la compĂ©tence des individus qui la composent et la qualitĂ© des projets quâils entendent porter.
Câest pourquoi, nous soutiendrons toute initiative Ă©mergeant de la base pour assurer une reprĂ©sentation Ă©quitable et viable au niveau national.
